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Zone de libre-échange continentale africaine : Cibler au préalable des marchés porteurs

Les entreprises algériennes, publiques comme privées, devront mettre les bouchées doubles pour réussir leur intégration effective des marchés du continent africain. Même si l’ambition est affichée à grande échelle, notamment suite à l’entrée en vigueur de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), laquelle présente de fortes opportunités pour le pays, il n’en demeure pas moins que des efforts restent à faire pour booster les échanges Algérie-Afrique.

La concurrence s’avère déjà rude.   Huit pays ont déjà commencé les échanges dans le cadre de cette zone. Autrement dit, ils sont en avance sur l’Algérie. Tirer vers le haut les niveaux de production, c’est ce qu’a été recommandé, en premier lieu, par les experts et les chercheurs qui ont participé, hier, au webinaire, organisé par le Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (CREAD)  portant sur la thématique «la zone de la libre-échange continentale africaine, enjeux et perspectives».

«A travers ce webinaire, nous examinons entre autres questions, les enjeux et les opportunités découlant des engagements de l’Algérie en vertu de l’accord sur la zone Zlecaf et ses éventuels impacts et retombées sur la stimulation des échanges de biens et de services au profit des entreprises algériennes», a indiqué Amel Bouzid, maître de recherche et directrice de la division agriculture, territoire et environnement au CREAD.  Bouzid a mis en avant l’importance que revêt le processus d’intégration à cette zone commerciale et «le rôle déterminant que joue le commerce international dans la croissance économique et l’amélioration du bien-être des citoyens, car il permet aux pays de tirer profit plus efficacement de leurs ressources en se spécialisant dans les produits et services qu’ils peuvent produire de façon plus compétitive».

Saïd Djellab, ancien ministre du Commerce, président de la commission Zlecaf au sein du cluster Digital Africa, a mis en avant l’impératif de cibler au préalable des marchés porteurs de valeur ajoutée, sur lesquels, une meilleure connaissance s’impose pour mieux maîtriser les négociations. Il a fait savoir que les règles d’origine n’ont pas encore fait l’objet d’accord, ainsi que la question des zones économiques spéciales qui reste en suspens. «Notre pays doit dans l’immédiat élaborer sa stratégie nationale de mise en œuvre de la Zlecaf qui nous permettra d’identifier nos objectifs économiques et stratégiques dans cette nouvelle dynamique continentale», a-t-il dit. Tout en soulignant le taux timide des échanges avec l’Afrique, ne dépassant pas les 3%, il dira que les potentialités permettent même de multiplier nos échanges par 5 pour une valeur estimée à 15 milliards de dollars.

L’apport du textile et de l’agriculture

L’ancien ministre a souligné que «l’installation de nos entreprises en Afrique confortera notre rôle économique dans le continent». La stratégie nationale de mise en œuvre de la Zlecaf devra rechercher comme objectif, a-t-il poursuivi, «le développement de pôles économiques  des entreprises, la création de réseaux régionaux de production pour le développement des chaînes de valeur régionales des secteurs ciblés où deux à trois pays africains au minimum peuvent se compléter de l’amont à l’aval de la chaîne de valeur régionale».

Il cite comme exemple le textile. L’idée est de passer de l’échange de marchandises au développement d’un tissu industriel qui sera profitable aux pays partenaires. Il a fait observer que les pays africains sont des importateurs nets de matière première et exportateurs nets de produits finis. Le temps est venu, a-t-il insisté, pour changer la tendance, indiquant que le secteur de l’agroalimentaire présente de fortes opportunités de transformation. Selon lui, ce secteur se taille la part du lion des échanges interafricains  avec un taux de 40%, suivie de l’industrie manufacturée et des services à hauteur de 39%.

Pour sa part, le maître de recherche au CREAD, Ahmed Mellal, qui a axé son intervention sur la résilience des systèmes alimentaires, a souligné que «le passage à des systèmes alimentaires orientés vers l’exportation peut déclencher les effets escomptés, en amont sur la production et la diversification alimentaire, la chaîne de transformation et la préservation de l’environnement et en aval sur les modes de consommation alimentaire». Il a préconisé d’adapter le programme d’exportation agricole aux exigences des pays importateurs, de renforcer les pôles agricoles existants spécialisés dans la production des cultures hors saison, très prisées sur le marché extérieur et, enfin, d’organiser l’exportation autour de plateformes logistiques équipées.

Wassila Ould Hamouda

Cet article a été écrit et publié en premier par ce média de référence: Horizons

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